Nous terminons nos investigations par une conclusion sans appel : Jean-Claude a bel et bien rendu l’âme, en lâchant son dernier soupir au 277° (le pauvre, ça faisait déjà presque 15jours qu’il était à l’ouest). Il voulait voir l’équateur une fois dans sa vie, il l’a fait! Repose en paix Jean-Claude. Grâce aux informations qu’on nous a envoyé on a pu faire les vérifications nécessaires et confirmer le premier diagnostic sans appel du technicien qui avait installé le matériel (contacté grâce à Michel, l’ancien propriétaire du bateau! Merci Michel pour ton aide et tes conseils). Les techniciens de Martinique qui ont révisé le vérin ont aussi rapidement répondu, ainsi que le service client de la marque du pilote. Bref, grâce à Thibaut qui a tout géré depuis la terre pour nous, on s’est senti bien soutenus pour tenter de trouver une solution. Maintenant au moins on sait à quoi s’en tenir et c’est très bien. La vie à bord s’est donc réorganisée, avant on vivait à bord et pendant ce temps-là on naviguait, maintenant c’est le contraire! On a mis en place un planning pour donner un peu de visibilité à chacun. Mathilde et Vianney barrent 9h par jour par tranches de 2h et une de 3h pendant la nuit, Guillou 6h car Hélie aussi à besoin de ses quarts. On s’est répartis le reste du temps pour préparer les repas et s’occuper des enfants, il reste heureusement encore quelques heures pour dormir, se laver, bricoler et donner des nouvelles. Hier nous avons eu une belle journée de vent, le bateau avançait à plus de 7kn. On prend et on renvoie des ris plusieurs fois par jour. C’est un peu plus calme ce matin, on espère que ça va se lever un peu plus pour garder une moyenne à plus de 6kn. Il nous reste 1200 milles à parcourir que nous espérons couvrir en 8 jours et sur un seul bord si les alizés soufflent assez fort et pas trop tôt du plein est.
Petit aparté pour ceux qui ne connaissent rien à l’électronique d’un bateau: le pilote automatique est un ensemble composé d’un calculateur (une sorte d’ordinateur) qui centralise toutes les informations données par des périphériques que l’on branche dessus (compas, anémomètre, GPS, gyroscope éventuellement) et qui les analyse pour donner des ordres au vérin en fonction du cap qu’on lui demande de suivre. Le vérin actionne ensuite le safran qui dirige le bateau. Seule la partie mécanique s’entretient (pièces d’usure du vérin, liquide hydrolique), tout le reste c’est de l’électronique, donc ça marche ou ça marche pas… ici c’est le compas qui a lâché, donc le calculateur ne peut plus donner d’ordres cohérents au vérin.
A plus tard! L’équipage