Les jours se suivent et se ressemblent au milieu du Pacifique. Aujourd’hui nous avons pourtant réalisé quelque chose que nous n’avions jamais fait depuis notre départ en voyage : moins de 50 milles en 24h… après la nuit dernière à la dérive (12 milles parcourus quand même!), la journée n’a en effet pas été beaucoup plus productive, même si nous avons tout de même pu renvoyer nos voiles dans 4 à 7 nœuds de vent. On en a profité pour avancer les leçons des garçons car la vie à bord est plutôt agréable grâce à l’absence de houle. Mathilde continue d’apprendre chaque jour un jeu de geste ou une comptine aux enfants qui sont ravis de cette habitude au moment du goûter. Cette efficace méthode d’attention collective est ensuite largement réemployée pendant la journée. Il faut dire que l’équipage dispose d’une forte propension à l’agitation, quasi mutinière, au moindre moment d’oisiveté.. Gabriel s’initie au tarot, ce qui nous a occupé la fin de la journée pendant qu’Augustin et Arthur étaient concentrés sur leur atelier peinture. Les enfants ne se plaignent pas de cette longue traversée et l’on entendait plus sûrement un « quand est-ce qu’on arrive? J’en ai marre, je sais pas quoi faire » pendant un trajet en voiture de quelques heures que pendant une navigation en bateau de bientôt trois semaines! Côté adulte, cet aléa n’aurait pas grande incidence si le petit temps n’était pas aussi dur avec le matériel; on a beau mettre notre retenue de bôme, le petit roulis dans les vagues suffit à faire claquer parfois fortement nos voiles et la bôme. Le gréement n’aime pas ça du tout, le capitaine non plus… Ce soir re-belotte, le vent est de nouveau nul et c’est donc toutes voiles affalées et au rythme du courant que nous errons calmement sur l’océan en ce début de nuit. A demain L’équipage