Après l’escale courte mais superbe sur l’île se Selvagen Grande que nous avons arpentée avec Luis et Clemente, nous sommes en route pour l’île de la Graciosa, au nord-est des Canaries. La route n’est pas agréable, nous subissons les fenêtres météo défavorables qui se succèdent depuis Madère et nous nous retrouvons ainsi depuis 36h à naviguer contre le vent. Hier soir les rafales sont montées à plus de 25 nœuds et nous avons passé la nuit au près avec trois ris et la trinquette, on fait mieux en termes de confort à bord. La mer n’est pas très formée mais en tout cas suffisamment agitée pour que la vie de l’équipage soit restreinte aux besoins les plus basiques; manger, dormir, attendre, regarder. Chaque déplacement à bord est un parcours du combattant et la cabine avant nous semble parfois être à plusieurs kilomètres du cockpit. Ça peut paraître vraiment très grand un bateau… Aujourd’hui cette ritournelle simpliste a toutefois été enchantée par un bord à bord avec une baleine d’une vingtaine de mètres pendant un bon quart d’heure, pour la plus grande admiration de tout l’équipage qui a rapidement oublié la stupeur, pour ne pas dire l’effroi, de la première respiration à 15 mètres du bateau…. Ça peut paraître vraiment très petit un bateau… Deux bonites plus tard, la mise à jour de la météo ne nous laisse finalement pas entrevoir le repit tant espéré qui nous aurait été offert par un vent du nord nord-est. Il restera à l’est et faiblira.. Nous terminerons donc à regret la cinquantaine de milles qui nous séparent de la Graciosa au moteur car nous avons besoin d’un peu de repos, ayant depuis notre départ passé presque deux fois plus de temps en mer qu’au mouillage. Nous arriverons dans la nuit à « playa francesa » (ça ne s’invente pas) où nous prévoyons de rester plusieurs jours.
A bientôt pour de plus amples nouvelles L’équipage