Nous voilà à la dérive…. Les prévisions n’étaient pas incroyables (une dizaine de nœuds) mais on se disait que ce serait suffisant pour aller toucher tranquillement les alizés qui soufflent un peu plus au sud-ouest (encore 300 milles quand même, c’est peu à l’échelle de notre traversée, mais à notre vitesse actuelle on n’est pas prêts de les voir!). Cela fait finalement plus de deux jours que nous sommes scotchés dans la pétole avec à peine 5 nœuds de vent et si nous avons jusqu’à présent pu compenser avec le moteur, cela n’est maintenant plus possible. Pour des raisons de sécurité le capitaine veut en effet conserver 1/3 du réservoir de côté. On avait beau avoir pris quatre jerricans supplémentaires, on n’avait pas du tout anticipé la nécessité d’avancer quatre jours au moteur en plein Pacifique en plus du passage du canal et des deux premiers jours de moteur pour sortir du golfe du Panama… Il faut donc maintenant prendre son mal en patience, et il semble q u’il va en falloir car il n’y à aucune amélioration en vue pour les prochains jours…. Ce soir le vent est d’ailleurs totalement tombé, à tel point que nous avons affalé les voiles qui n’arrêtaient pas de claquer (un vrai supplice). Nous sommes donc bien à la dérive sur une mer d’huile et pouvons donc affirmer qu’il y’a encore 1,5 nœuds de courant! Bon, côté bonnes nouvelles il y’a très peu de houle (mais c’est quand même pas très confortable de bouger comme un bouchon), il fait beau, on a une piscine, de l’eau, à manger (encore une dorade remontée cet après-midi), et encore du rhum! on peut donc attendre longtemps, on finira bien par arriver… c’est juste un peu étrange de ne plus du tout pouvoir évaluer quand! Comme nous perdons toute notion du temps, nous en avons profité pour changer encore d’heure, il y’a maintenant 8h de moins qu’en France à bord d’Ar Goanak. Prochain changement quand on aura retrouvé du vent! c’est-à-dire?…
A demain L’équipage
A demain L’équipage