Cette fois c’est la bonne! Hier en fin de nuit nous touchons enfin du vent du sud sud-est et nous passons la journée au travers dans une quinzaine de nœuds. Nous avons pu renvoyer successivement nos deux ris et nous voilà donc toutes voiles dehors à plus de 7kn de moyenne. La mer s’est bien calmée et ce fut donc une journée très agréable. Le ciel est toujours couvert mais nous avons pu profiter de quelques belles éclaircies, pas assez toutefois pour que l’on se décide à prendre une douche… il fait encore frais! On essaye de faire tourner le dessal mais la gîte est encore trop importante malheureusement (c’est balot, on sera sur ce bord encore quinze jours…) Deux autres surprises au menu des emmerdes du jour: La première vers midi, le bateau s’est mis subitement à déventer; les voiles fasseyaient et notre vitesse chutait. Une fois sur le pont, on constate que le pilote auto est un peu perdu avec une barre qui ne répond plus… problème de safran? Jean-Claude le compas à la dérive? Barre désaccouplée? Est-ce une petite, une moyenne ou une grosse merde qu’on va devoir gérer aujourd’hui? Gabriel trouve finalement l’explication autour du bateau; nous nous sommes pris un énorme filin, attaché à un non moins énorme casier de pêche que nous traînons lamentablement sur le côté babord… Le tout est pris dans notre quille, peut-être dans l’arbre d’hélice? Pas question en tout cas d’allumer le moteur d’emblée, au risque de tout casser. On commence par affaler le génois et par choquer en grand la grand-voile pour faire culer (reculer) le bateau. La marche arrière n’est pas si simple à passer mais on parvient finalement à se défaire de cet encombrant boulet qui heureusement ne s’était pris que dans notre quille. Pas besoin de passer à l’étape d’après qui consistait à affaler la grand-voile et à se mettre dans l’eau pour aller comprendre ce qui se passait là dessous… on s’en est passé bien volontiers car ce sont des manoeuvres dangereuses en pleine mer avec près de 2 nœuds de courant… Deuxième activité de la journée; après avoir écopé près de cinq seaux d’eau la nuit dernière dans les fonds, voilà qu’il faut déjà s’y remettre en début d’après-midi… il semble même qu’il y’en ait encore plus, ce qui est inquiétant. Nous goûtons, c’est de l’eau de mer, il y’a donc un problème quelque part car comme dit Numérobis une telle quantité d’eau ne devrait pas se trouver de ce côté-ci de la coque… Nous débutons donc nos investigations en vidant de nouveau les fonds pour tenter de localiser le compartiment par lequel l’eau rentre. Nous identifions rapidement une anomalie avec la présence d’une quantité d’eau importante du côté au vent (le côté qui penche vers le haut) alors qu’elle devrait se trouver sous le vent (en bas quoi). En remontant son cheminement nous trouvons finalement rapidement la coupable; la vanne d’arrivée d’eau de mer des coffres arrière sur laquelle est branché le tuyau pour nos douches est restée ouverte…. dès qu’on allumait la pompe à eau de mer pour faire la vaisselle, des litres et des litres d’eau entraient donc en même temps dans le coffre et ruisselaient jusque dans les fonds! Ouf, ce n’est pas grave, on pouvait redouter bien pire et on en est quitte pour une bonne heure à écoper. On poursuit donc au sec! On profite d’une fin de journée toute tranquille, Mathilde prépare un gâteau pendant qu’on file à plat à 8kn, rien de plus facile! nous fêtons ainsi à distance l’anniversaire du papa de Guillou (bon anniversaire Papili!). Aujourd’hui et malgré nos deux aventures du jour, on aime le Pacifique.
A demain (on remet les lignes à l’eau, on a tout mangé!) L’équipage