Alors quelle est l’emmerde du jour ?
Curieusement aucune! C’est rare et c’est bien agréable! Après le téléchargement de tous les modèles de gribs actualisés (fichiers météo) et des heures penché dessus la nuit dernière à chercher une alternative au louvoiement de longue durée, nous avons décidé de tester un empannage ce matin après presque 24h plein sud sud-ouest.
A notre grande surprise et un bonheur tout aussi grand, nous avons trouvé un vent plus fort et favorable que les prévisions. Bien aidés par la magie du vent relatif (avec notre vitesse le vent ressenti sur le bateau est plus favorable que le vent réel), notre étrave que nous pensions pointer vers la Floride (ou les Antilles au mieux) s’est donc finalement retrouvée presque droit sur Cayenne, bien calée à 120 degrés du vent.
Nous avons donc passé la journée à plus de 6 nœuds à faire défiler les milles sur une mer belle, on ne pouvait rêver mieux! Nous sommes ce soir à 1200 milles de Cayenne et a 600 de Mindelo, le tiers de la transat est passé! Les prévisions optimistes nous projettent à Cayenne dans moins de 8 jours mais il est plus vraisemblable qu’une dizaine soit encore nécessaire.
Le soleil s’est peu invité aujourd’hui mais nous lui pardonnons bien volontiers, ce n’est pas sa présence que nous avions invoquée.
La seule ombre au tableau de cette belle journée surprise de nav, c’est la pêche. Tous nos efforts finissent immanquablement par la remontée d’une sargasse en quelques minutes… Adieu donc les filets de dorade grillés et autres ceviche. Pour combien de temps?
Autre bonne nouvelle toutefois que nous retiendrons de cette cinquième journée, c’est que le bateau est maintenant bien stabilisé par son génois et sa grand-voile haute et que nous roulons donc bien moins qu’avec une voile d’avant seule en vent arrière. Cela offre à l’équipage u n calme suffisant pour se sentir parfaitement à l’aise à l’intérieur et transformer les agapes pélagiques envolées en délice sucré; crème vanille maison pour le déjeuner, pancakes pour le goûter. De quoi occuper les enfants et régaler tout le monde, avec le plaisir d’une digestion complète!
Pour finir, Gabriel nous a gratifié d’une récitation de Dissipabitur Caparis, un poème de Paul Claudel, bien motivé il est vrai par la perspective d’une rémunération qu’il entend bien transformer en émerillon et autres leurres de pêche… Formons-nous un garçon cultivé ou corrompu???
A demain pour la suite de l’aventure.
L’équipage et ses équipiers