Le vent a molli à une dizaine de nœuds ce qui nous a permis d’envoyer le gennaker seul, en presque vent arrière et route presque aussi directe. L’allure n’était pas phénoménale mais nous pensions qu’il n’y avait pas de meilleure option vu les prévisions météo.
C’était malheureusement sans compter sur la nouvelle défaillance de notre davier dont nous avons rapidement constaté qu’il était trop sollicité par le bout dehors pour pouvoir continuer comme ça. Mais la sous-barbe me direz-vous ? Hé bien heureusement qu’elle était là sinon nous aurions probablement déjà recassé quelque chose, mais force est de constater qu’elle n’est pas suffisamment rigide pour empêcher le davier de se relever (n’ayant pu trouver au Cap-Vert l’accastillage nécessaire pour en faire une câblée, il avait fallu se rabattre sur un palan et c’est trop souple !)
Niveau navigation c’est donc un peu la mis ère car nous n’avons plus que des mauvaises options: poursuivre sous génois seul à faible allure ou hisser la grand-voile et quitter le cap direct…
Dans le doute nous tentons un ciseau mais confirmons que sans tangon ce n’est pas la peine. Nous étudions donc un tangon mais confirmons que devant les haubans c’est nul, et qu’entre les haubans ça serait pas trop mal mais qu’il est préférable d’éviter de jouer à ce petit jeu dangereux !
Après une heure à 3,5 nœuds péniblement poussés par 8 à 10 nœuds de vent et ballotés par les vagues, nous convenons qu’il est moins déprimant d’avancer plus vite quitte à cheminer davantage…
Nous marchons donc ce soir à 120° du vent et à presque 6 nœuds, ce qui nous donne un beau cap….vers le Brésil !
Les prévisions n’annoncent aucune amélioration, le vent de NE va droit vers la Guyane, il va donc falloir louvoyer longtemps…

Nous tentons de faire contre mauvaise fortune bon cœur mais tout le monde à bord comprend que notre transat sera bien plus longue que prévue…
Pour ne rien arranger, les sargasses sont omniprésentes, il est donc impossible de pêcher sans ramasser des paquets d’algues et nous devrons surveiller qu’elles ne viennent pas se loger dans le safran ou l’arbre d’hélice.

Heureusement l’équipage retrouve le sourire dans la gamelle, que nous nous efforçons de soigner en ce dimanche, et dans les chants que nous entonnons accompagnés par l’accordéon et la flûte traversière de Simon et Thérèse.

La mer c’est l’aventure, donc à chaque jour son emmerde. A demain pour la prochaine!

L’équipage et ses équipiers