Avec une petite dizaine d’autres bateaux sous la houlette de Vincent et Maria, nous participons à la préparation d’un four marquisien. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela demande un peu de travail ! dès cinq jours avant, les premières équipes partent à la chasse et à la pêche: chèvre sauvage, cochon sauvage, pieuvre, thon, coques rejoignent le menu après des sorties aux réussites diverses! toutes les activités sont effectuées avec les habitants d’Hapatoni, notamment la famille de Tafeta (notre maître d’oeuvre local) qui nous montrent leurs méthodes et, à travers elles, ce mode de vie qu’ils ont appris dès l’enfance.
La veille du four, tout le monde se retrouve chez Rose, la grand-mère de Tafeta. toute la famille est réunie, et nous sommes une vingtaine de voileux. Au programme; creuser le trou qui servira au four, couper les feuilles qui serviront à le fermer, couper le bois, tresser les paniers dans lesquels cuira la viande ou le poisson, préparer les sauces qui assaisoneront la cuisson, ramasser, débourrer et raper les coco pour en extraire le lait, cueillir les fruits à pain, couper le manioc pour en faire des gâteaux, préparer les gâteaux à la banane qui cuiront dans les feuilles de bananier, découper la viande, trancher le thon frais, etc….etc… etc….
Cette journée de préparation occupe tout le monde à temps plein! Le casse-croûte du jour est simple; du riz et des tranches de thon frais pêché la veille, sauce soja et citron du jardin, que demander de plus ?
En fin de matinée, le four est allumé et les pierres sont chauffées toute l’après-midi. En fin de journée, les paniers contenant viande et poisson sont déposés dans un bac en métal, lui-même installé sur un tapis de feuille recouvrant le lit de pierres brûlantes. Le four est hermétiquement refermé avec feuilles, sacs et terre; la cuisson durera toute la nuit.
Le grand jour arrivé, le four est ouvert et les festivités commencent. Les voileux se chargent d’arroser le repas, nos amis marquisiens prennent à leur compte l’animation musicale.
C’est bien sûr un régal, mais ces quelques jours et ces échanges sont surtout des moments uniques que seule la vie en mer peut nous offrir.
Le soir venu, la journée se termine sur les bateaux et c’est tard dans la nuit que nous nous endormons, la tête pleine de souvenirs et légèrement tournoyante…..