Ça y est, après près de cinq mois passés en Martinique, nous reprenons notre route vers Panama. Les examens rassurants d’Artgur et l’avis favorable du chirurgien nous permettent enfin de repartir en mer. En fin de matinée mardi, nos amis et le prêtre qui a baptisé Hélie sont venus nous dire au revoir sur le ponton et bénir le bateau. Nous leur avons offert pour l’occasion un magnifique faux départ avec un moteur qui ne démarrait pas! La cause est rapidement identifiée; Lassée de ses nombreuses charges et décharges, la batterie moteur avait en effet rendu l’âme et ses 11 pauvres volts à la peine ne suffisaient logiquement plus à le lancer. Le temps d’un aller-retour pour en trouver une neuve, il repartait enfin au quart de tour. C’est finalement un petit cadeau du ciel pour notre traversée que de nous avoir permis de ne pas nous retrouver sans batterie moteur une fois en mer! Le temps était ensoleillé et le vent plutôt faible. Pourtant nous n’avons pas hésité à conserver nos deux ris dans la grand-voile en prévision de la nuit. Notre expérience de la météo locale nous dit que le temps change bien vite quand on passe sous un grain et qu’on y est beaucoup mieux (moins mal) avec deux ris. A petite allure donc (4 à 5kn, il faut dire qu’en plus du petit temps le bateau est bien chargé) nous faisons donc cap au sud-ouest pour cette nuit après avoir vu la Martinique s’éloigner non sans un petit pincement au cœur. Nous prévoyons d’empanner demain matin pour remonter vers le nord-ouest, idéalement vers la République dominicaine, plus probablement vers Puerto Rico. L’idée est de remonter assez au nord de la pointe colombienne avant de redescendre vers Panama pour en éviter (si c’est possible) les effets de survente et la mer réputée agitée. Il faudra également surveiller la météo car deux coups de vent y sont annoncés, le premier avant la fin de la semaine (nous devrions rester derrière) et le suivant en début de semaine prochaine (nous espérons être passés entre les deux, mais ça risque d’être limite…). En revanche pour les grains et les orages qui ne manqueront pas, ce sera plutôt la loterie… Après tout ça nous entrerons à l’abri dans le golfe du Panama où nous devrions pouvoir souffler puisque c’est plutôt la pétole qui nous y attend; deux jours de moteur pour finir très probablement. A bord chacun reprend ses marques et notre quatrième mousse nous gratifie pour le moment d’un comportement marin exemplaire, pourvu que ça dure! A bientôt L’équipage au complet!