Avant d’envoyer les photos de la semaine passée, quelques nouvelles de nos travaux et du programme des prochaines semaines s’imposent.

La découverte des fissures de varangues a entièrement modifié nos plans et nous a plongé une fois de plus dans le flou le plus total sur la suite du voyage. Nous sommes passés un peu par tous les états, entre déception, découragement, agacement, regain de motivation et optimisme!

Pour la première fois, la question de nous arrêter là s’est retrouvée sur la table, tout comme celle de travailler en Polynésie pendant quelques mois, voire plus, pour « amortir » le coût de notre immobilité et changer de vie!

Pas simple d’y voir clair, d’autant plus que dans ce type de travaux, il ne s’agit pas juste de remplacer une pièce pour pouvoir repartir. La question de la méthode de réparation se pose, tout comme celle de savoir quel sera réellement le verdict une fois que les fonds seront rendus parfaitement accessibles (il faut pour cela retirer certains aménagements intérieurs ainsi que toute la couche de gelcoat qui recouvre la fibre et qui camoufle peut-être encore d’autres soucis…)

Après de nombreuses discussions avec le chantier d’Hiva Oa, des copains bateaux et d’autres professionnels, nous pensons maintenant pouvoir réparer ici dans de bonnes conditions.

Néanmoins, un chantier comme celui-là ne s’arrête pas au bateau, il faut également trouver une solution pour l’équipage qui se retrouve sans toit puisque le bateau sera inhabitable… Nous savons maintenant (par expérience!) que des travaux sur le bateaux réserveront toujours leur lot de mauvaises nouvelles, de fatigue, de tension et qu’il faut donc faire en sorte de les « cloisonner » autant que possible avec la vie de famille.

Il a donc fallu gérer, en parallèle des demandes de devis et des avis techniques, les recherches de logements, se renseigner sur les possibilités de travailler et leurs contraintes (il faut par exemple dans ce cas payer une taxe non négligeable pour le bateau qui est alors considéré comme « importé ») ainsi que sur les écoles puisqu’il nous a rapidement paru évident qu’une longue période dédiée aux travaux se prêtait parfaitement à une rentrée scolaire des trois pirates!

C’est finalement au cours de cette semaine que toutes les pièces du puzzle se sont mises en place et que nous avons pu finaliser l’organisation des prochains mois:

  • Nous sortirons le bateau de l’eau le 14 octobre à Hiva-Oa
  • Nous nous installerons chez André pendant toute la durée des travaux. André a tenu pendant longtemps une pension de famille avec sa femme dans le village d’Atuona avant de cesser son activité. Il a accepté de nous louer l’ancienne partie dévolue à la pension et nous partagerons avec lui les parties communes. Nous avons beaucoup de chance d’avoir reçu cette proposition car les offres de logement sont très réduites ici, et les tarifs de location dédiées au tourisme très élevés… Sa maison se trouve sur les hauteurs du village, nous pourrons donc tout faire à pied (le chantier est à 20minutes à pied) ce qui est aussi une très bonne nouvelle!
  • Les enfants iront à l’école publique d’Atuona qu’ils ont visité la semaine dernière. Le cadre est magnifique, au pied des montagnes, et l’équipe enseignante que nous avons rencontrée a l’air super!
  • Vianney travaillera pas mal au début du chantier pour effectuer les travaux de préparation des fonds, qui sont longs et pénibles mais pas particulièrement techniques. Le chantier prendra ensuite la main pour la partie « reconstruction ». Guillou va pouvoir enfin avoir des journées plus reposantes et nous espérons qu’Hélie sera du même avis et qu’il comprendra enfin qu’il peut dormir toute la nuit!
  • Nous ne reprendrons pas d’activité professionnelle ; trop complexe de trouver et de changer complètement de situation administrative, fiscale, etc.., trop court et trop prenant pour profiter en même temps de la découverte de la Polynésie. Pas simple de garder « l’esprit voyage » si l’on s’arrête pendant de nombreux mois!
  • Nous profiterons de cet arrêt au stand pour effectuer de multiples contrôles et réparations complémentaires pendant que le chantier travaillera à l’intérieur (étanchéité de nos hublots, des passes-coques, contrôle du safran, carénage et antifouling de la coque, changement des anodes et de la bague hydrolube, etc, etc..). S’il n’y a pas de mauvaises surprises et que les réparations se présentent bien, nous réfléchirons également aux réparations du pont…
  • et ensuite ? on n’en sait rien… chaque chose en son temps !

Nous espérons en tout cas que cette pause longue et forcée nous permettra de passer de beaux moments aux Marquises. Qui sait, nous partirons peut-être d’ici en se disant que nous n’avons pas perdu au change!

à bientôt

L’équipage